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thierry billet

QUE CHOISIR et la gratuité des bus...

22 Février 2008 , Rédigé par Thierry BILLET Publié dans #Municipales 2008

Je suis abonné  à QUE CHOISIR ?, le mensuel de l'union fédérale des consommateurs.
Le numéro de mars consacre un dossier aux
transports urbains. Je ne saurais trop vous conseiller de le lire.

Sur la gratuité, prenant l'exemple de CHATEAUROUX, présenté en exemple par Pierre HERISSON, QUE CHOISIR écrit  :

"Les résultats sont plutôt décevants. La gratuité dope la fréquentation à court terme, mais l'effet s'essouffle rapidement. Devenu gratuit en 2002, le réseau de CHATEAUROUX a vu sa fréquentation grimper en flèche la première année (+76%). En 2006 pourtant, la ville enregistre seulement 47 voyages par an et par habitant contre 72 à LAVAL où les tarifs sont attractifs et 59 à CHERBOURG où ils sont plutôt élevés, selon une étude du cabinet ADETEC."
La gratuité n'est donc pas la panacée, loin de là.

Mais surtout, écrit QUE CHOISIR :

"La gratuité a un autre inconvénient : elle séduit davantage les piétons que les automobilistes et finit par saturer les réseaux sans diminuer la circulation auto. Généreux mais pas très cohérent."

En d'autres termes, les usagers qui marchent à pied en ville comme les jeunes, utilisent le bus entre un arrêt et un autre puisque c'est gratuit... obligeant les bus à s'arrêter à chaque arrêt longuement : cela réduit la vitesse commerciale des bus. Or, c'est cette vitesse qui exerce un attrait sur la cliéntèle qui utilise la voiture en ville : le bus doit vous amener plus vite de chez vous à votre destination que la voiture. Pour cela, il faut que le bus aille vite sur des sites propres qui lui sont dédiés...et que le parking soit difficile.

Je ne reviendrai pas sur la question de la dégradation du matériel et des conditions de travail des chauffeurs générée par la gratuité.

Mais l'essentiel est là : la gratuité n'est pas un outil du transfert de la voiture vers le transport collectif qui est notre objectif politique.

On ne s'arrêtera pas là dans la lecture de QUE CHOISIR.

En page 23, "ANNECY/AIX EN PROVENCE, le match public-privé" compare la gestion en régie des transports publics à ANNECY à la gestion déléguée à VEOLIA BUS à AIX EN PROVENCE. QUE CHOISIR présente les deux villes comme très proches en population et en fréquentation et indique :

"Côté gestion, en revanche, la régie municipale d'ANNECY compte 210 salariés contre 270 pour le réseau VEOLIA AIX EN BUS. Les recettes commerciales sont 50% plus importantes à ANNECY (6,1 millions d'euros contre 4 millions à AIX) et les dépenses de fonctionnement un peu moins élevées (15,6 millions contre 16,6 millions)."

Vive le service public donc, et bravo à la gestion de Jean Luc RIGAUT à la présidence de la SIBRA et à la conscience professionnelle et au sens du service public des salariés de la SIBRA.


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G
avec les chiifres que vous nous communiquez, nous constatons que les recettes provenant des usagers ne couvrent même pas les frais de fonctionnement.La SIBRA ne peut fonctionner réellement que grâce au contribuable. L'usager ne contribuant que pour une part marginale.
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O
Renoncer à la gratuité des transports est en plus une mesure de santé publique. A l'heure où l'on nous demande de surveiller notre alimentation et d'avoir une activité physique régulière, cette mesure va uniquemment être profitable aux personnes qui sont déjà à pied et qui, voyant un bus passer vont l'interpeller plus facilement pour quelques dizaines de mètres. A mon avis, les personnes qui utilisent leur voiture ne le font pas à cause du prix des transports en commun qui est ridiculement bas ! Personnellement je me rends tous les jours à la gare SNCF à pied (15 minutes) par conviction et par choix et non par obligation. Ce ne sont pas les 40 euros par mois d'un abonnement bus qui découragent les annéciens, car tous comptes faits, outre le prix de l'essence, du stationnement et les embouteillages, le bus est nettement avantageux. A condition qu'il reste effectivement rapide.Je pense néanmoins que pour augmenter sa fréquentation il n'existe qu'une seule vraie solution, bannir la voiture du centre ville. Tout le monde y gagnera. Et cela peut se fare rapidemment et sans augmentation d'impôts !
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T
Nous aurons à prendre des décisions importantes en ce domaine si les annéciens nous font confiance = il faut prendre des arbitrages clairs sur cette question. Et notamment sur les parkings...