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thierry billet
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6 Février 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Nicolas HULOT répond aux questions du MONDE sur l'actualité à propos de la stratégie de la transition écologique notamment. Un point de vue qui écarte la tentation d'une relance du programme électronucléaire, ce gouffre financier insondable qui nous menace avec la remise en état des centrales existantes et l'aventurisme de nouveaux EPR...

Quel regard portez-vous sur la crise sanitaire et sa gestion, près d’un an après qu’elle a démarré ? 

Je comprends la crainte, la souffrance, l’angoisse de millions de citoyens, mais je comprends aussi la difficulté du gouvernement à faire face à une situation qui n’a pas d’équivalent. C’est une crise totalement inédite, fluctuant au jour le jour et avec des paroles divergentes de scientifiques. Dans ce bruit de fond, l’exercice démocratique et politique est sur la corde raide. Ce qui m’intéresse, c’est ce que l’on peut faire en amont des crises et les enseignements que l’on peut en tirer ensuite, mais, lorsqu’on est au cœur du vortex, il faut faire preuve d’un minimum de solidarité et d’unité. Mais j’espère que cette crise sanitaire ne fera pas d’ombre à d’autres crises, comme la crise écologique. Elle doit au contraire l’éclairer, notamment sur la nécessité de mettre des moyens en amont, quand on peut encore atténuer le choc.

Que pensez-vous du contenu du projet de loi « climat et résilience » issu des travaux de la convention citoyenne pour le climat ?

Ce que les experts nous disent, c’est que ce projet de loi en l’état n’est pas à la hauteur des enjeux et de nos engagements : ni de l’objectif de réduire nos émissions de 40 % d’ici à 2030 par rapport à 1990, et encore moins du nouvel objectif européen de les abaisser d’au moins 55 %. Sur tous les sujets, qu’il s’agisse de la rénovation des bâtiments, de la fin des véhicules polluants ou des aides d’Etat dont ont bénéficié les grandes entreprises pour se relever de la pandémie, c’est toujours le plus petit dénominateur commun qui est employé. C’est dommage parce que l’important travail de la convention citoyenne donnait l’occasion au gouvernement de se rattraper pour la fin du quinquennat. Tout n’est pas joué puisqu’il y a encore le travail du Parlement. Mais le problème, c’est que l’écart énorme entre les promesses politiques et la réalisation des promesses aggrave la défiance entre le citoyen et le politique, ce qui sape notre démocratie.

L’Etat vient d’être condamné pour « carence fautive » dans la lutte contre le dérèglement climatique. Quelle portée ce jugement peut-il avoir ?

Il y a une valeur historique, car la justice rappelle l’Etat à l’ordre. Elle répète, là encore, que la République et l’Etat ne peuvent pas faire des promesses qu’ils ne mettent pas en œuvre.

Pensez-vous que le projet de loi pour intégrer l’environnement dans l’article Ierde la Constitution aboutira ?

Je ne crois pas qu’il y aura un référendum avant la fin du quinquennat, même si je peux me tromper. Sur le fait de parvenir à réunir les deux chambres sur un texte qui ne soit pas simplement symbolique, je n’en mettrais pas ma main au feu, non plus…On n’a pas besoin seulement de symboles, on a besoin de leviers, notamment juridiques, pour pérenniser l’action. Cela serait un acte structurant d’inscrire cette phrase dans la Constitution.

Quels sont les principaux verrous à la transition écologique ?

D’abord, il y a le problème de la méthode : quand on se fixe des objectifs à 2030 ou a fortiori 2050, il faut des points de passage pour les réaliser. Mois après mois, il faut regarder où l’on en est et adapter les moyens en fonction des réussites et des échecs. En France, il n’y a jamais de rappel à l’ordre si l’on n’est pas dans les clous. Cela implique aussi d’anticiper les secteurs et les personnes qui vont être affectés par ces évolutions et de les accompagner. Une mutation, une transition, ou une métamorphose, comme le dit Edgar Morin, ça s’organise et se planifie. Sinon, nous arrivons à une impasse. Au moment où on remet à l’ordre du jour le commissariat au plan, ce dont je me réjouis, je me désole de ne pas avoir entendu une seule fois François Bayrou[haut-commissaire au plan depuis septembre 2020] et les autres responsables politiques parler de la transition écologique et sociale. Après, il y a la question des moyens, normatifs, réglementaires et législatifs. Quand on ne met pas dans la loi la sortie du glyphosate, on ne s’en fixe pas la contrainte. Et la contrainte n’est pas l’ennemie de la créativité, elle en est la condition. Il y a aussi la question des outils, des marchés publics, le levier des accords commerciaux. C’est toute une stratégie qu’il faut mettre en œuvre sur le « comment ». Enfin, il y a une question de cohérence : quand on demande à nos agriculteurs de réduire les pesticides, de ne pas utiliser d’OGM, et que, dans le même temps, on en importe grâce à des traités de libre-échange et que l’on s’autorise à exporter certaines substances dangereuses comme l’atrazine, on crée des distorsions. On n’est alors pas dans les bonnes conditions pour respecter les objectifs.

En matière de transition énergétique, pensez-vous qu’il faille construire de nouveaux réacteurs nucléaires ?

Ma position sur le nucléaire n’a pas changé, elle s’est même confortée. Le nucléaire est un puits sans fond sur le plan économique, on ne maîtrise plus aucun coût, ni dans le démantèlement, ni pour le « grand carénage », ni sur les nouveaux EPR.,Il y a une fuite en avant que je ne comprends pas. L’argent que l’on met dans ce domaine ne sera pas mis ailleurs, et notamment dans l’efficacité énergétique. On a abandonné ce point crucial de la transition énergétique qu’est la réduction de notre consommation.

Comment avez-vous interprété le rapport de RTE et de l’AIE sur le scénario 100 % renouvelable ?

Je n’affirmerai pas que la France pourrait pourvoir, en l’état, à l’ensemble de ses besoins en énergie avec 100 % de renouvelables dans un délai court. Mais ce rapport confirme que, sur l’électricité, c’est techniquement possible. Il faut continuer progressivement à diminuer le parc nucléaire en fonction de la réduction de notre consommation et du développement des renouvelables.

Souhaitez-vous porter ces objectifs et être candidat à la prochaine présidentielle ?

J’ai une telle conscience de la gravité et de la complexité de la situation que le prochain locataire de l’Elysée aura à gérer qu’à aucun moment je ne prétends être cette personne-là. Mon rôle sera collectif, pas personnel. Il n’y aura pas d’homme ou de femme providentiel. Il y aura un socle citoyen qui va faire émerger un certain nombre de propositions, d’aspirations. Qui pourra l’incarner ? Ce sera un collectif de personnes.

Soutiendrez-vous un ou une candidate ?

Ce n’est pas à l’ordre du jour. Parlons des idées, des projets mais aussi des moyens. Il faudra distinguer qui est vraiment écologiste, qui remet à plat un modèle qui épuise et un modèle qui concentre. On jugera sur le « comment ». A titre personnel, si quelqu’un sort de l’ombre et me semble avoir la crédibilité, la confiance, la probité, l’honnêteté, le sang-froid et l’énergie, je serai ravi !

Voterez-vous à la primaire des Verts ?

Je ne me suis même pas posé la question.

Le contexte international, avec l’arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche notamment, vous paraît-il plutôt favorable à l’action climatique ?

Il ne faut pas attendre de miracle mais le multilatéralisme, mis à l’épreuve par Donald Trump, va pouvoir retrouver un peu d’éclat et d’efficacité. J’ai vu la rapidité avec laquelle le président Biden a décidé de revenir dans l’accord de Paris, et l’ancien secrétaire d’Etat John Kerry [nommé représentant spécial des Etats-Unis pour le climat] est un allié. Il aura, je pense, une diplomatie offensive sur le sujet. Mais où est passée la diplomatie écologique de la France ? Lors de la préparation de la COP21, du temps de François Hollande, la diplomatie n’était pas seulement économique, et nos diplomates s’étaient d’ailleurs mobilisés avec beaucoup d’enthousiasme. A l’international, Emmanuel Macron est présent. Il a une constance dans l’interpellation, la mobilisation. Mais cela se fait au gré d’événements. Notre diplomatie quotidienne, courante, me semble très silencieuse par rapport à ce qu’elle a été. On n’entend pas Jean-Yves Le Drian [le ministre des affaires étrangères] sur ces sujets-là.

Au niveau européen par exemple, la France peut-elle encore peser pour rendre la politique agricole commune plus ambitieuse ?

Nous sommes dans un paradoxe incroyable. Jamais nous n’avons eu de conjoncture aussi favorable pour transformer de manière apaisée le modèle agricole français. Il y a une demande sociétale de produits de qualité et de proximité. Il y a aussi une possibilité de diversifier les revenus des agriculteurs, en les rémunérant pour réhabiliter la biodiversité, stocker du CO2, produire de l’énergie renouvelable. On peut mettre fin à nos importations de produits protéagineux et donc améliorer notre souveraineté alimentaire. On a l’argent de la PAC [politique agricole commune]. Tous les paramètres sont réunis, mais où est la vision ? Il y va de notre modèle agricole comme de notre modèle économique : ce n’est pas d’ajustements à la marge dont on a besoin mais de programmer sa mutation complète. De passer d’un modèle intensif en intrants à un modèle intensif en emplois. Donc, oui, la France peut encore jouer un rôle, mais, pour l’instant, elle n’est pas sortie de cette confrontation stérile entre enjeux environnementaux et enjeux socio-économiques.

Pensez-vous qu’il reste quelque chose de l’idée du « monde d’après », qui semble avoir disparu des débats ?

Lors du premier confinement, je voyais émerger une forme de sagesse. J’osais encore espérer que c’était un mal pour un bien et que, une fois sortis de cette crise, que j’espérais plus courte, on en tire un certain nombre d’enseignements. Aujourd’hui, je n’en suis plus aussi certain. Il y a eu un monde d’avant et il y aura un monde d’après, qui ne sera plus le même. Mais le sera-t-il d’une manière bénéfique ou toxique ? Sera-t-on capable de mobiliser des moyens et de transgresser certaines règles qu’on s’impose en amont des crises ? Pourra-t-on avoir un vrai débat sur ce qu’on fait de la dette, sur les financements ? Saura-t-on être disruptifs ? Honnêtement, je n’en sais rien. Mais on ne sortira pas de cette accumulation de crises par le haut avec des outils et des méthodes conventionnels.

LE MONDE 7 février 2021 propos recueillis par  et 

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Affaire du siècle, affaire de qui ?

5 Février 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Belle question posée par Coralie SCHAUB dans LIBÉRATION à propos de la décision du Tribunal administratif de PARIS qui estime que l'Etat n'en a pas assez fait en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Mais l'Etat c'est qui quand 65 % des gens ne vont pas voter ? 

L’Affaire du siècle, c’est l’affaire de qui ?
La justice a reconnu mercredi la responsabilité partielle de l’Etat dans l’envolée des émissions de gaz à effet de serre. Encore faut-il savoir qui est «l’Etat». L’Etat, c’est un appareil administratif, un territoire et une population, donc aussi chacun d’entre nous.

par Coralie Schaub  publié le 3 février 2021 à 18h26

Concrètement, qui est visé dans l’Affaire du siècle ? La question peut se poser, alors que le tribunal administratif de Paris a reconnu mercredi la responsabilité partielle de l’Etat français dans la crise climatique, à la suite du recours de quatre organisations (Notre Affaire à tous, Fondation Nicolas Hulot, Greenpeace France et Oxfam France), déposé en 2019. En ne respectant pas son propre budget carbone, qu’il s’était fixé pour tenir ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), l’Etat a bien commis une faute engageant sa responsabilité, indique le juge.
 
L’Etat, c’est chacun d’entre nous

C’est un premier pas symbolique pour la justice climatique en France. Pour l’heure, l’Etat est condamné à payer 1 euro symbolique de préjudice moral pour chaque association requérante, soit 4 euros en tout. Reste à savoir si la justice enjoindra ou non celui-ci d’agir concrètement, c’est-à-dire de «prendre toute mesure utile» pour faire cesser à l’avenir l’aggravation du préjudice écologique constaté. Réponse dans un peu plus de deux mois, à l’issue du supplément d’instruction ordonné par le juge mercredi.

En attendant l’issue de cette affaire, donc, qui est «l’Etat» ? Qui se sent concerné ? Qui se sent responsable ? Le gouvernement en place ? Le précédent ? A ce sujet, il est pour le moins étonnant de constater que, d’une certaine manière, Nicolas Hulot s’auto-accuse, puisqu’il figure, via sa fondation, parmi les plaignants de l’Affaire du siècle, alors qu’il était ministre de la Transition écologique et solidaire entre mi-2017 et mi-2018, pendant que la France dépassait son budget carbone… Ou alors l’Etat, ce serait Emmanuel Macron ? Pas vraiment. Car le pouvoir exécutif n’est que l’un des éléments de l’Etat. L’Etat, c’est un appareil administratif (le gouvernement et son administration), un territoire et une population, donc chacun d’entre nous. Certes, il est engagé par les décisions ou les non-décisions que prend le gouvernement, mais quand le juge administratif le condamne, ce n’est pas le gouvernement qui est condamné. Les 4 euros de préjudice moral accordés aux associations, ce n’est pas un ministre ou un gouvernement qui va les verser, mais le contribuable.

Question de la responsabilité collective

Et si jamais le juge demandait d’agir, qui devrait agir concrètement ? Dans son mémoire en défense devant le tribunal administratif de Paris, l’Etat a écrit ceci : «Par ailleurs, l’Etat n’est pas en capacité d’empêcher l’intégralité des émissions de gaz à effet de serre sur le territoire français, eu égard notamment à la circonstance qu’une part substantielle de cette pollution procède de la réalisation des activités industrielles et agricoles mais également de choix et de décisions individuels sur lesquels il n’est pas toujours possible d’influer.» En clair, l’Etat conteste être le seul responsable de l’envolée des émissions de GES. Il est en réalité ici question de la responsabilité de toute la population française, dont le gouvernement n’est que le représentant. L’Affaire du siècle interroge donc sur notre responsabilité collective dans le changement climatique. Avec le risque suivant : cela peut aussi vouloir dire, en creux, que personne n’est responsable. Voilà un réel débat politique, au sens le plus noble

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Dénaturation des faits

4 Février 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Pierre HERISSON racontait avec gourmandise comment dans un contentieux contre LAC D'ANNECY ENVIRONNEMENT il avait réussi à convaincre le Tribunal administratif de GRENOBLE que la cale sèche de SEVRIER était démontable malgré les tonnes de béton coulées pour la construire . A lire le Jugement du Tribunal administratif qui déboute JLR de sa requête en annulation des élections municipales d'ANNECY, je ne peux pas ne pas penser à cette anecdote.

Comme à ces décisions sur l'autoroute A 41 où le TA de GRENOBLE s'était déclaré incompétent au profit du Conseil d'Etat qui, quelques semaine plus tard, se déclarait lui-aussi incompétent ... sur la prolongation de la déclaration d'utilité publique. Quand la juridiction administrative ne veut pas voir, elle ne voit pas.

Au cas d'espèce, quand le Tribunal administratif dénature les faits en indiquant par exemple qu'on ne prouve pas l'utilisation de la permanence électorale de Mme LARDET alors que deux attestations en Justice le prouvent, quand il ne prend pas en considération que les assistants parlementaires faisaient leur pause méridienne entre 15 heures 30 et 16 heures 30 pour envoyer les consignes de la campagne municipale alors qu'ils étaient en absence rémunérée par leur employeur et donc payés par nos impôts, quand les tracts anonymes tirés à des milliers d'exemplaires ne sont pas des irrégularités électorales, ou quand une lettre circulaire distribuée sous l'en-tête de la Mairie à des milliers d'exemplaires par des militants n'est pas un problème puisque la commission des comptes de campagne l'a validée; il faut constater que l'aveuglement est aussi une composante de la décision judiciaire.

Je tiens à la disposition des lecteurs de ce blog les mémoires déposés au nom de JLR pour que chacun puisse se faire une opinion éclairée sur mes affirmations.

La liste décidera collectivement si elle saisit le Conseil d'Etat. J'espère que cette décision sera prise car je reste persuadé qu'il faut une décision judiciaire définitive sur ces irrégularités  : est-ce qu'il suffit d'une facture payée par le candidat au maire qu'il est devenu pour que l'on puisse utiliser des moyens illégaux pour se faire élire ? C'est le fond de l'affaire qui nous occupe. Entre droit et morale, le grand écart est toujours la porte ouverte aux extrémistes. 

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"Un agent face à un élu c'est comme quoi ?"

17 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

J'ai appris de l'expérience acquise en tant qu'élu local le dévouement et l'envie de bien faire qui animent les agents de la Ville d'ANNECY et de l'agglomération du GRAND ANNECY. On trouve ici ou là quelques contre-exemples comme dans toute collectivité humaine. Cela n'enlève rien au climat général d'attention au service public de la très grande majorité.

L'échange que je reproduis ci-dessous entre Mme LAFARI, maire adjointe et M. OSTERNAUD, maire délégué de PRINGY, montre l'estime que porte la nouvelle équipe municipale au personnel municipal et leur état d'esprit à leur égard.

Loin des affabulations qu'ils développent sur la "bienveillance", la "coopération" et toute cette vulgate bien pensante dont ils abreuvent les réseaux sociaux, voici un échange lors d'une réunion TEAMS  le 17 septembre : "Un agent face à un élu c'est comme quoi ?" demande Mme LAFARI ;  "c'est comme une fougère en plein vent, ça tremble" répond  M. OSTERNAUD, tandis que M. DELEAN se bidonne...  "Agents serviles, vous devez vous plier aux desiderata  de vos nouveaux maîtres",  disent MM. DELEAN, OSTERNAUD et Mme LAFARI aux agents municipaux. On comprend mieux le limogeage récent de 2 directeurs généraux adjoints et la rétrogradation d'un troisième décidés par le duo ASTORG/LARDET ces derniers jours.

"Un agent face à un élu c'est comme quoi ?"

Voilà l'état d'esprit des nouveaux élus de la Ville d'ANNECY issus aussi bien de la liste ASTORG que de la liste LARDET, celui du mépris à l'égard des agents du service public municipal. Mais un mépris masqué par des onces de bonnes intentions déclaratives, des faux-derches (cf. mon article sur le sujet pendant les municipales) auxquels on donnerait le bon dieu sans confession et qui se "lâchent" quand ils croient qu'ils ne sont pas vus. On comprend que l'osmose ait pu se faire entre les deux listes en lisant cet échange : les deux se croient sorties de la cuisse de JUPITER, accablant de leur mépris leurs adversaires et les agents du service public.

Espérons qu'il ne restera bientôt que quelques semaines pour renvoyer ces méprisants à leurs sentiments méprisables. 

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Chasse aux sorcières 15 jours avant l'audience du tribunal administratif

14 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Les belles déclarations d'empathie, de bienveillance et de solidarité de l'équipe ASTORG/LARDET se heurtent aux faits. Le dernier en date est l'annonce brutale par courriel aux 3 000 agents de la collectivité du renvoi de deux directeurs généraux adjoints nominativement cités. Cela s'accompagne de la rétrogradation d'un 3°pour faire bonne mesure. On se croirait chez AMAZON ou chez GOOGLE que d'afficher autant de mépris en stigmatisant des responsables administratifs dévoués au service public et dont le nom est livré en pâture. Il faut se pincer en lisant le courriel truffé de fautes de frappe ou d'insultes à la grammaire  qui n'hésite pas à proclamer "Je sais que tout changement entraîne de l’inquiétude. Croyez bien que je suis très attentif au bien-être de chaque agent, dans chaque direction." (Verbatim ci-dessous)

Pour "rassurer", on promet aux agents une réorganisation majeure sans exclure des suppressions de postes : "Si changement il y a, ce sera davantage au niveau du regroupement des directions au sein de directions générales adjointes reconfigurées que de suppressions ou de créations de nouvelles directions".

Et alors que le Tribunal administratif a audiencé le recours électoral au 28 janvier 2021, le Maire promet : "Cette fin de missions m’amènera, avec la direction générale, à vous proposer une nouvelle organisation-cible dans les toutes prochaines semaines qui tendra à mettre en œuvre le projet de mandat et à rendre notre organisation plus lisible."

Alors qu'il est sur la sellette d'une annulation de son élection d'ici un mois, le Maire engage une réorganisation majeure comme si il avait tout le temps d'un mandat qui s'achèvera indubitablement prochainement avec la décision de la juridiction administrative.

En attendant, ces mesures brutales vont désorganiser le service public alors que l'équipe municipale est en sursis et que des élections municipales auront lieu dès que les conditions sanitaires le permettront. Ce n'était vraiment pas le moment alors que les équipes ont dû gérer le COVID-19, l'incendie de l'Hôtel de Ville, et la fusion des 6 communes dans un contexte budgétaire contraint. Les agents du service public municipal méritaient mieux que ce coupage de têtes inopportun et néfaste à 15 jours d'une audience qui va sceller le sort de la majorité municipale actuelle. La brutalité de ces mesures ne pourra que renforcer le décalage entre l'image de marque "coopérative" que veut vendre l'équipe municipale à grands coups de panneaux publicitaires payants et la réalité de sa gestion opaque et violente. 

 

OFFRE D'EMPLOI de la MAIRIE d'ANNECY

Dans le cadre de sa réorganisation, le Maire d'ANNECY recherche rédacteur/rice en charge de l'orthographe et de la grammaire pour éviter que 3 000 agents reçoivent des courriels avec des fautes comme celles-ci :

"que leurs missions de directeur général adjoint s’achèvera d’ici quelques semaines",

"je souhaite que la collectivité les accompagnent" 

"Je reconnais leur investissement personnel tout au long des longues années qu’ils ont servi le territoire".

"Cela passe par la réduction du nombre de direction générale adjointe."

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Le F-Haine renie avoir soutenu TRUMP et ses idées

11 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Il est toujours intéressant de documenter les changements de pied des fascistes du RASSEMBLEMENT NATIONAL pour ne jamais banaliser leurs idées ni leurs pratiques politiques. Au premier rang ce soudain abandon de la référence TRUMP chez Marine LE PEN que LIBÉRATION documente avec minutie.

Le Reniement national

Par Sy. C. LIBÉRATION 11 JANVIER 2021

Depuis que des militants enragés et bien échaudés par Donald Trump ont envahi le Capitole la semaine dernière, Marine Le Pen n'a guère envie qu'on l'associe au 45e président américain. La cheffe du RN a toutefois tendance à en faire un peu trop. Samedi, sur RFI, Marine Le Pen l'a assuré : «Donald Trump n'a jamais été un modèle. Je ne vais pas chercher un modèle aux Etats-Unis.» Etonnant de la part de celle qui, jusqu'à jeudi dernier, refusait encore de reconnaître la victoire de Joe Biden.

Marine Le Pen semble vouloir effacer d'un trait des années d'admiration sans faille. Car c'est bien elle qui avait voulu faire de la victoire de Donald Trump en 2016 un tremplin pour l'Elysée, la preuve par l'exemple qu'un populiste peut remporter une élection présidentielle. Le 9 novembre 2016, elle était sur France 2 pour saluer ce succès trumpiste, «une bonne nouvelle» pour la France. Et elle imaginait l'après. «Ça permet de comprendre que l'on peut rendre possible ce qui est présenté comme étant impossible car ce que le peuple veut, le peuple le peut», résumait-elle. «Avec Trump, avec Theresa May, avec Poutine, avec le groupe de Visegrád, je ne me sens pas du tout isolée !», s'enthousiasmait-elle quelques jours plus tard sur France 3.

Durant toute la présidentielle 2017, Le Pen n'avait eu de cesse de louer l'exemple Trump et «des présidents élus contre un système coalisé [qui] respectent leurs promesses et agissent vite et fort dans l’intérêt et selon le souhait de leur peuple», comme elle l'avait déclaré lors de son lancement de campagne, à Lyon. 

Et les autres exemples sont nombreux :  

  • 10 janvier 2017, sur France 2 : «Le volontarisme en politique peut beaucoup, l'exemple de Trump le prouve. Faisons le choix du patriotisme économique !»
  • 16 janvier 2017 sur RTL : «Donald Trump met en place pour les États-Unis le patriotisme économique que j'appelle de mes vœux pour la France
  • 20 janvier 2017 sur Radio Classique : «Donald Trump a réussi à relocaliser davantage en un tweet que Sarkozy et Hollande en dix ans !»
  • 26 janvier 2017 à la Voix du Nord : «Je ne prends pas Trump en modèle, c’est lui qui met en application ce que je propose depuis des années et que nos adversaires politiques ont toujours considéré comme inepte !»
  • 1er février 2017 sur LCP : «Monsieur Trump applique les promesses de campagne sur lesquelles il a été élu : cela fait de lui une exception !» 

On note également que le FN (futur RN) a accueilli en grande pompe en 2018, sur la scène du congrès du parti, l'ancien directeur exécutif de la campagne présidentielle de Donald Trump. «Merci à Steve Bannon pour sa venue à notre Congrès, et pour son discours instructif et enthousiasmant ! Un vrai plaisir et un honneur d'écouter celui qui a inspiré la campagne de Trump en 2016», avait tweeté Le Pen. Et il y a deux mois à peine, plusieurs élus marinistes avaient fait le déplacement aux Etats-Unis pour vivre l'élection dans le camp Trump. Jordan Bardella, n°2 du RN, devait en être aussi mais, malade du Covid-19, il avait dû renoncer. On a vu pire comme non-modèle...

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Il ne faut pas tarder à vacciner contre la bêtise ceux qui ne veulent pas l'être

4 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

Drôle de pays tout de même que le notre qui affiche le plus haut taux européen sinon mondial de refus de vaccination contre le COVID-19 mais qui polémique sur le ... retard à vacciner. Autrement dit, malgré la nécessité de convaincre encore et toujours de la nécessité de vacciner, il faudrait foncer dans la vaccination des volontaires en sachant qu'elle n'aura pas le bénéfice attendu puisque trop peu de français seront vaccinés pour qu'on atteigne un taux d'immunité collective satisfaisant... Le choix sage qui avait été fait de convaincre tous les français en prenant le temps de la discussion pour lever les obstacles est soudain jeté aux oubliettes pour répondre à la polémique créée de toutes pièces par quelques politiciens et amplifiée par les chaines d'info en continu pour engranger de l'audience.

Le pire c'est que ce sont quelquefois les mêmes qui déclarent attendre de savoir si il n'y aura pas d'effets indésirables pour se faire vacciner et qui reprochent au gouvernement de procrastiner pour vacciner... les autres.

"L'enfer c'est les autres" écrivait SARTRE; il avait raison.

 

 

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Les alternatives aux pesticides existent déjà...

3 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

« Il existe déjà des alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes »

L’agronome Marc Dufumier dénonce l’incapacité de l’Etat à respecter ses engagements écologiques, et préconise d’étendre les surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont il est difficile de vendre les excédents à l’export.

Tribune. Le président de la République Emmanuel Macron, interrogé vendredi 4 décembre 2020 sur le média en ligne Brut, a reconnu ne pas avoir pu empêcher l’usage agricole du glyphosate dans les délais promis. Et de considérer que la « faute » était « collective ». Mais sans préciser pour autant sur qui incombe la responsabilité de ce qui semble être une boulette politique. Quelques semaines seulement après la réhabilitation de l’usage des néonicotinoïdes pour la culture de la betterave à sucre, cela fait vraiment désordre.

Mais a-t-on seulement quelque raison d’être surpris ? Quelles mesures ont été prises pour inciter les agriculteurs à trouver une alternative à l’emploi de chacun de ces pesticides, dont les dangers sont de plus en plus en plus reconnus par les scientifiques ? Rigoureusement aucune !

A quoi s’ajoute aussi le fait que les 146 recommandations de la conférence citoyenne pour le climat, qu’Emmanuel Macron affirmait vouloir soutenir « sans filtre », ne semblent pas devoir être pleinement prises en compte. Cela fait vraiment beaucoup de promesses non tenues.

Et cela d’autant plus qu’il existe d’ores et déjà des pratiques agricoles alternatives à l’emploi du glyphosate et des néonicotinoïdes. Ces techniques, qui relèvent d’une agroécologie scientifique (la discipline des agroécologues) et s’inspirent en même temps de savoir-faire paysans très anciens, ne visent pas tant à éradiquer les herbes concurrentes des plantes cultivées ou les pucerons qui leur transmettent des virus qu’à en réduire la prolifération et à minimiser leurs dommages.

Allonger les rotations de cultures

La première d’entre elles consiste à allonger les rotations de cultures et à diversifier les espèces cultivées au sein de nos terroirs. Si l’on veut limiter la multiplication des herbes indésirables sur un même terrain agricole, il convient de ne pas y cultiver tous les ans la même culture.

Cela a pour effet de perturber le cycle de reproduction de ces dites « mauvaises herbes » sur chacune des parcelles en n’y pratiquant pas tous les ans les mêmes travaux culturaux. Celles qui tendent à proliférer en compagnie d’une espèce cultivée particulière ne peuvent guère se reproduire en grand nombre les années suivantes au voisinage d’autres espèces dont la croissance et le développement interviennent à des dates différentes.

Quand, au cours d’une même année, au sein d’un même terroir, les parcelles sont occupées par des cultures d’espèces très variées, les insectes susceptibles d’occasionner de gros dégâts sur l’une d’entre elles éprouvent de réelles difficultés à se propager du fait que les cultures présentes sur les parcelles voisines ne leur sont guère accueillantes.

Si les parcelles de betterave à sucre affectées par la jaunisse avaient été plus dispersées dans l’espace et entourées de diverses autres cultures, les pucerons qui lui ont inoculé le virus à l’origine de cette maladie ne se seraient pas autant disséminés.

Espèces peu accommodantes

Et si les parcelles de betteraves avaient été entourées de haies vives hébergeant diverses espèces herbacées, arbustives et arborées, les pucerons n’auraient pas tardé à être neutralisés par les larves ou adultes de multiples insectes auxiliaires : coccinelles, syrphes, chrysopes, cécidomyies, etc. Les pertes de production auraient donc été bien moindres que celles observées cette année, sans avoir à employer de coûteux insecticides.

Parmi les cultures qu’il nous faudrait réintégrer au plus vite dans nos rotations et nos assolements, il convient de citer surtout les plantes de l’ordre des légumineuses : trèfles, luzernes et sainfoins destinés à l’alimentation des herbivores ; lupins, féveroles et pois fourragers consacrés à celle des volailles et porcins ; lentilles, pois chiche et autres légumes secs dont nous faisons trop peu usage dans nos repas. Ces espèces ne sont pas en effet très accommodantes pour les pucerons verts s’attaquant aux betteraves et autres cultures.

Et de surcroît, ces légumineuses nous permettraient de réduire notre énorme déficit en protéines végétales destinées à la nutrition animale. Pourquoi ne voudrions-nous pas mettre fin aux importations massives de graines et tourteaux de soja en provenance des Etats-Unis, du Brésil ou d’Argentine ? Soja dont les surfaces ont été étendues au détriment de forêts et savanes arborées naturelles.

Le président n’avait-il pas déclaré, au lendemain de la dernière réunion du G7 qui s’est tenue à Biarritz (Pyrénées-Atlantiques), qu’il nous fallait retrouver au plus vite notre « souveraineté protéinique » et ne pas signer les accords du Mercosur (communauté économique qui regroupe l’Argentine, le Brésil, le Paraguay, l’Uruguay et le Venezuela) ? Encore une promesse vouée à être bafouée sans détour ? Une affaire à suivre.

A qui la faute ?

La somme de 100 millions d’euros annoncée dans le plan de relance pour inciter nos agriculteurs à cultiver des protéagineux paraît bien dérisoire, en comparaison avec les milliards d’euros de subventions de la politique agricole commune que perçoivent annuellement nos agriculteurs en proportion des surfaces disponibles.

Cela est d’autant plus regrettable que les plantes de l’ordre des légumineuses contribuent à fertiliser les sols en azote par la voie biologique et nous éviteraient d’avoir grandement recours aux engrais azotés de synthèse, coûteux en énergie fossile importée et très émetteurs de protoxyde d’azote, principale contribution de l’agriculture française au dérèglement climatique.

Etendre nos surfaces en légumineuses aux dépens de cultures dont nous ne parvenons que difficilement à vendre nos excédents à l’export serait favorable à notre balance commerciale extérieure du fait des moindres importations de soja et de gaz naturel.

Tout cela avait d’ailleurs été rappelé par la conférence citoyenne pour le climat. Mais au vu du projet de loi sur le climat actuellement en préparation, il est à craindre que cette promesse ne soit pas non plus tenue. A qui la faute ? A l’incompétence des technocrates qui entourent ceux qui nous gouvernent ? Aux pressions de puissants lobbys dont l’intérêt est de vendre toujours davantage de pesticides ? Sans doute les deux à la fois. C’est pitoyable !

Marc Dufumier est professeur honoraire à AgroParisTech et a publié « De la terre à l’assiette. 50 questions essentielles sur l’agriculture et l’alimentation » (Allary Editions, 2020).

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ANTICOR, encore en 2021

2 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

L’actualité d’Anticor est très riche et son futur, incertain… 

Dans l’affaire Dassault, suite à une constitution de partie civile de l’association en 2015, la justice a condamné Jean-Pierre Bechter, ancien maire de Corbeil-Essonnes, à deux ans de prison ferme pour achat de votes et financement illégal de campagne électorale. « C’est au grand minimum 12,5 millions d’euros que Serge Dassault a, en toute illégalité, investi dans ses campagnes électorales », avait alors déclaré la présidente du Tribunal au procès qui s’est tenu en octobre et novembre derniers. Deux ex-adjoints à la mairie ainsi que trois hommes considérés comme des intermédiaires ont également été condamnés à des peines allant d’un à deux ans de prison. Tous les prévenus ont été condamnés à cinq ans d’inéligibilité. Comme tous nos procès, il faut attendre longtemps pour que la justice passe… mais nous sommes déterminés.

Le Conseil d’administration a pris la décision d’une constitution de partie civile dans l’affaire Alstom. Cette affaire passionnante et tentaculaire ne peut être résumée que de manière imparfaite… Les États-Unis utilisent la lutte contre la corruption pour sanctionner financièrement puis racheter des entreprises étrangères stratégiques. Les turbines Arabelle, qui équipent un tiers des centrales nucléaires du monde, sont d’un intérêt stratégique évident. Alstom Energy, qui exploite ces turbines, participe à la production de 75% de l'électricité en France. Cette société a été rachetée par General Electric après qu’elle ait plaidé coupable de corruption aux États-Unis, été condamnée à 772 millions de dollars d'amende et après que l'un de ses plus hauts cadres ait passé près de deux ans dans une prison de haute sécurité aux États-Unis. Alors que l’État bénéficiait d’une option de rachat de 20% du capital d’Alstom détenu par Bouygues, celui-ci n’a pas joué cette carte fin 2017. Parce qu’une multitude d’intérêts privés semblent avoir influencé la décision publique, parce que des personnes clé n’ont jamais été inquiétées, nous considérons qu’il est nécessaire qu’un juge d’instruction se penche sur ce dossier. 

Dans l’affaire Mathieu Gallet, concernant les marchés publics de l'INA, suite à une plainte d’Anticor en mai 2015, une condamnation avait été prononcée en janvier 2018. M. Gallet a fait appel de cette décision, raison pour laquelle nous nous sommes retrouvés les 9 et 10 décembre derniers, pour plaider de nouveau ce dossier. Le parquet général a requis une peine d’un an de prison avec sursis et 40.000 euros d’amende. Le délibéré sera rendu le 4 février 2021.

Si Anticor peut intervenir dans ces procès que beaucoup souhaiteraient voir enterrés, c’est grâce à un agrément délivré par le Ministère de la Justice. Cet agrément doit être renouvelé tous les trois ans. M. Dupond-Moretti ne pouvant connaître de notre dossier du fait de la plainte que nous avons déposée contre lui, c’est à Jean Castex que revient le dernier mot. 

Notre dossier, envoyé en août, égaré, jamais retrouvé, renvoyé fin septembre, est bloqué depuis 2 mois pour des questions liées à la protection des données personnelles. Soutenir Anticor est un acte militant, qui relève de la liberté d’association, nous ne l’oublions pas. 

18 ans de combat anti-corruption, de nombreuses instructions judiciaires et bientôt 5.000 adhérents attendent le verdict du premier ministre. Il a jusqu’au 2 février pour renouveler notre agrément.

Nous avons besoin de votre aide pour que notre voix pèse. Suivez nos combats, partagez les : Facebook / Twitter

Pour finir sur une note festive, nous vous souhaitons un beau réveillon et une heureuse année 2021. Nous vous annonçons que notre désormais célèbre Cérémonie des Prix éthiques aura lieu le samedi 30 janvier et que si nous sommes confinés, vous pourrez la regarder de chez vous.

Élise VAN BENEDEN
Présidente d'Anticor

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Nouvel indice de la qualité de l'air au 1er janvier 2021

1 Janvier 2021 , Rédigé par Thierry BILLET

L'intégration des poussières fines inférieures à 2,5 microns - soit 2,5 millièmes de millimètres - dans le nouvel indice de la qualité de l'air au 1er janvier 2021 est une première bonne nouvelle de 2021. Cet article du MONDE le présente en détail. Bonne année !

En 2021, la pollution de l’air va virer au violet

Un nouvel indice de la qualité de l’air entre en vigueur le 1er janvier. Destiné à informer les Français, il prend en compte les particules fines PM2,5, particulièrement dangereuses pour la santé.

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En 2021, la pollution de l’air va virer au violet. Non pas que les prévisionnistes anticipent une année particulièrement irrespirable avec des pics à répétition. Mais parce qu’une nouvelle couleur va faire son apparition dans le nuancier censé renseigner les Français sur l’état de l’air qu’ils respirent au quotidien : le violet. Elle est la manifestation la plus visible du nouvel indice de pollution de l’air qui entre en vigueur le 1er janvier.

Désormais, le code couleur s’étendra du bleu (« bon ») au violet (« extrêmement mauvais »), en passant par quatre autres gradients (« moyen », « dégradé », « mauvais », et « très mauvais »). Jusqu’ici, l’indice allait de « très bon » (catégorie désormais supprimée) à « très mauvais ». Autre évolution pour rendre sa lecture plus claire et plus précise, l’indice sera désormais aligné sur les seuils, plus bas pour le dioxyde d’azote et l’ozone, retenus par l’Agence européenne pour l’environnement. Conséquence, le nombre de jours avec une qualité de l’air « mauvaise » ou « très mauvaise » devrait bondir.

Atmo France, l’organisme qui fédère les associations de surveillance de la qualité de l’air, a fait des simulations. En se fondant sur le nouvel indice, le nombre de journées avec un air « mauvais » ou « très mauvais » serait passé, en moyenne, ces dernières années de 10 à 83 par an à Paris, de 8 à 86 à Marseille, de 14 à 108 à Lyon ou encore de 6 à 60 à Bordeaux.

Intégration d’un nouveau polluant

Cette explosion attendue du nombre de jours où les Français seront exposés à un air de qualité médiocre ne s’explique pas seulement par l’abaissement des seuils. Il est aussi le résultat de l’intégration d’un nouveau polluant : les particules fines PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres de diamètre). Depuis sa création en 1994, l’indice Atmo était calculé à partir de la concentration dans l’air de quatre polluants : le dioxyde de soufre (émis principalement par l’industrie), le dioxyde d’azote (NO2, issu principalement du trafic routier et en particulier des diesels), l’ozone (O3, dont les pics suivent ceux de chaleur) et les particules dites PM10 (inférieures à 10 µm, générées par le chauffage en hiver, le trafic routier ou encore les épandages agricoles).

Depuis des années, les spécialistes de la pollution de l’air réclamaient la prise en compte des PM2,5 en raison de leur dangerosité. A la différence des PM10, qui restent bloquées au niveau des voies respiratoires supérieures (nez, pharynx), les PM2,5 pénètrent plus profondément l’organisme, jusqu’au système sanguin et au cerveau. Une exposition chronique aux PM2,5 favorise ainsi cancers du poumon, infarctus et AVC. En outre, c’est sur les PM2,5 et non les PM10 que se porte l’attention pour estimer le nombre de morts attribués à la pollution de l’air. En France, on estime, selon les modes de calculs, entre 48 000 et 67 000 le nombre de décès prématurés chaque année.

Pour le ministère de la transition écologique, ce nouvel indice sera « plus représentatif de l’état de la qualité de l’air, mais aussi plus en phase avec les attentes des citoyens ». Encore largement méconnu du grand public, Atmo France milite pour qu’il trouve sa place dans les bulletins météo des chaînes de télévision. Certaines antennes régionales de France 3 (Centre-Val de Loire, Hauts-de-France et PACA) l’ont déjà intégré. BFM-TV devrait s’y mettre courant janvier à Paris, Lyon et Lille. Mais le message risque d’être brouillé tant que le système de déclenchement des alertes pollution et des mesures qui les accompagnent reste décorrelé de l’indice.

Décalage avec le système d’alerte pollution

Premier paradoxe, et pas le moindre, si les PM2,5 sont désormais incluses dans l’indice, elles ne sont toujours pas prises en compte pour déterminer un pic de pollution. Ainsi, même si les Parisiens ou les Lyonnais constatent un jour que l’indice vire au rouge ou au violet en raison de concentrations excessives en particules fines, cela n’impliquera pas automatiquement l’activation, par le préfet, des mesures censées mettre un terme aux épisodes « officiels » de pollution : restriction de circulation pour les véhicules les plus polluants, limitation de la vitesse…

Le décalage est susceptible d’être observé également avec les autres polluants (PM10, NO2, ozone) pris en compte pour déclencher une alerte pollution et son dispositif de gestion. Ainsi, pour l’ozone, dont les pics ont tendance à se multiplier l’été sous l’effet du réchauffement climatique, l’indice indique que l’air est « mauvais » à partir d’une concentration de 130 µg/m3 alors que le dispositif d’alerte n’est activé qu’au-dessus de 240 µg/m3, lorsque l’indice vire au magenta.

« Notre souhait est qu’il y ait la plus grande cohérence possible entre l’indice et les dispositifs d’alerte », déclare Marine Tondelier, la déléguée générale d’Atmo France. Aussi, le ministère de la transition écologique a saisi l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour tendre vers un alignement des seuils – qui devraient être abaissés dans les prochaines années. La Commission européenne vient en effet de lancer le processus de révision de sa directive sur l’air avec l’objectif d’aligner ses limites d’exposition, en particulier pour les PM2,5, sur celles, plus protectrices, de l’Organisation mondiale de la santé.

Membre du collectif Air-Santé-Climat, le médecin Thomas Bourdrel salue l’intégration des PM2,5 dans le nouvel indice. Il regrette en revanche qu’il « passe encore sous silence les particules ultrafines [inférieures à 100 nanomètres], pourtant les plus toxiques ». A Strasbourg, où il est radiologue, Thomas Bourdrel a fait analyser les urines d’enfants vivant près d’axes routiers : « Nous avons retrouvé plus d’un million de particules fines carbonées, issues principalement des diesels, par millilitre d’urine. » Dans un avis rendu en juillet 2019, l’Anses a recommandé aux autorités de « cibler en priorité » les particules ultrafines dans les politiques publiques de lutte contre la pollution de l’air.

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