Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
thierry billet
Articles récents

Sous-traitance anglaise à la France du mal traitement des migrants

5 Février 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

A l’occasion du 20ème anniversaire de la signature des accords du Touquet relatif à la coopération franco-britannique autour de la gestion externalisée de la frontière de la Manche et de la Mer du Nord, 60 associations publient un manifeste commun pour demander une politique alternative, respectueuses des droits humains, à cette frontière.

Le 4 février 2003, les gouvernements français et britannique gravaient dans le marbre l’externalisation des contrôles frontaliers britanniques sur le sol français. Vingt ans plus tard, les accords du Touquet constituent toujours l’un des actes fondateurs, juridiques et médiatiques de la politique migratoire inhospitalière mise en œuvre sur le littoral de la Manche et de la Mer du Nord .

Depuis la signature de ce traité, près de 300 personnes sont décédées à la frontière. De nombreuses autres ont disparu, et des milliers ont été mutilées et blessées. Mais l’accumulation des traités bilatéraux visant à renforcer la frontière, les milliards d’euros dépensés, les chiens, les caméras thermiques, les capteurs de CO2, les détecteurs de battements de cœur, les drones, les avions et hélicoptères, les caméras de vidéo-surveillance, les policiers et gendarmes toujours plus nombreux, n’y changent rien.

Les personnes exilées sont là et continuent jour après jour, nuit après nuit, à prendre tous les risques pour pénétrer sur le territoire britannique.

De fait, nombre d’entre elles y parviennent après avoir subi des violences insupportables. Trop, beaucoup trop d’entre elles y ont perdu la vie.

Alors que faire? Poursuivre aveuglément dans cette voie, et continuer à tuer, blesser, atteindre les personnes dans leur corps et dans leur esprit sans que cela n’ait aucune prise sur les traversées, ou réfléchir à une politique alternative digne et respectueuse des droits humains ?

Lorsqu’une politique échoue systématiquement, qu’est-ce qui justifie donc de la poursuivre indéfiniment ?

Nos associations agissent auprès des personnes exilées bloquées à la frontière franco-britannique ou auprès de celles qui, après des jours ou des mois à Calais, Grande Synthe ou Ouistreham, ont réussi à passer en Grande Bretagne. Elles constatent quotidiennement l’impasse à laquelle ont mené les accords du Touquet. Il est temps d’y mettre fin.

Pour cela nous proposons la mise en place d’un espace de concertation pour concevoir au plus tôt une politique alternative à même d’accueillir les personnes exilées dans la dignité et le respect de leurs droits fondamentaux.

Cette politique se traduirait d’abord par un gel immédiat des expulsions de campements et de squats.

Elle s’attacherait à définir et financer des solutions d’accueil dignes dans tous les lieux où survivent des personnes exilées, de passage, en prenant en considération les spécificités locales et en s’engageant à soutenir les élus locaux hospitaliers.

Ces solutions d’accueil doivent apporter une réponse aux besoins fondamentaux des personnes exilées et faciliter l’accès aux soins physiques et mentaux. Elles doivent garantir l’accès à une information juste, complète et impartiale et un accompagnement individuel de qualité, pour permettre à chacun et chacune de faire des choix éclairés pour la suite de son parcours de vie.

Plutôt que d’externaliser et de militariser les frontières, la Grande-Bretagne, la France et l’Union européenne doivent coopérer pour mettre en œuvre des politiques migratoires plus humaines et ouvrir des voies d’accès sûres et légales.

Cette politique alternative impose que soit mis en œuvre un moratoire sur le règlement Dublin III qui condamne trop de personnes à l’errance et rend illusoire leur intégration en les empêchant de demander l’asile dans le pays de leur choix.

20 ans après leur signature, nous demandons la dénonciation, par les gouvernements français et britannique, des accords du Touquet et de l’ensemble des accords franco-britanniques sur la gestion de la frontière.

Lire la suite

Contre les cours suprêmes

3 Février 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Ce qui se passe en Israël est ce que ZEMOUR proposait en FRANCE : le contrôle des cours suprêmes (en FRANCE le conseil constitutionnel) par le personnel politique. C'est ce que veut faire ORBAN en HONGRIE et ce que tentent partout les politiciens qui ne supportent pas qu'un Juge (fut-il issu de ses propres rangs puisque les juges constitutionnels sont nommés par le pouvoir politique) puisse leur "retoquer" des lois ou des décisions non conformes à la loi suprême : la Constitution. C'est ce que tente NETANYAOU en ISRAËL, furieux que son ministre d'extrême droite ait été démis par la Cour suprême du fait de ses multiples condamnations.

On voit bien au BRÉSIL avec l'attaque des bolsonaristes contre la Cour suprême à quel point il insupporte aux dirigeants "illibéraux" c'est à dire à tendance totalitaire après avoir été élus dans une démocratie (à la différence des coups d'état) d'être contrôlés par un pouvoir indépendant. Partout dans le monde, les apprentis dictateurs tentent de museler les deux autres pouvoirs que sont la presse et le  judiciaire.

Car l'enjeu est là: celui d'une autorité qui tient le cap du cadre constitutionnel au travers des aléas des majorités politiques du pays. Un cadre constitutionnel qui fixe les valeurs du pays, ses règles intangibles lui permettant d'assurer la continuité de ses choix éthiques. 

En France, depuis une décision du 23 août 1985, le conseil constitutionnel a exprimé cela avec force : "une loi votée n'exprime la volonté (du peuple) que dans le respect de la constitution". Il y a donc un garde-fou (le terme est adapté quand on parle de BOLSONARO ou de TRUMP). C'est ce garde-fou qu'ils veulent supprimer.

Si cette question peut apparaître purement juridique, elle est au contraire hautement politique.

Le vote des parlementaires sur l'entrée du droit à l'IVG dans la Constitution de manière à le "sanctuariser" face à d'éventuelles remises en cause par telle ou telle majorité réactionnaire permet déjà de positionner les parties. En HAUTE SAVOIE, Cyril PELLEVAT l'a voté au Sénat; alors que Mme NOEL dans la droite ligne de ses postures anti-vaccins ne l'a pas fait, et plus étonnant le centriste Loïc HERVE non plus. Alors que le texte a été amendé pour seulement rappeler la liberté de la femme de bénéficier d'un avortement, et non pour sanctuariser l'IVG, ces deux-là ne l'ont pas voté. Ce qui signifie qu'ils sont prêts à le remettre en cause si l'occasion se présentait

Lire la suite

Made in France

2 Février 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Trouvée à Sète, cette étiquette pour promouvoir le "made in France". Au moins la certitude d'acheter un produit fabriqué ailleurs mais faute d'orthographe incluse...

Made in France
Lire la suite

Aimez vous BRAHMS ?

1 Février 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Ou plutôt, aimez-vous le "Requiem allemand" de ce compositeur ? Alors, venez vite le chanter avec le GRAND ENSEMBLE VOCAL d'ANNECY qui commence les répétitions de cette oeuvre magnifique. Le lien est ici

Aimez vous BRAHMS ?

Lire la suite

Courriels, impact carbone surestimé

31 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

THE CONVERSATION, l'excellent site universitaire de vulgarisation, proposait le 9 janvier un article sur l'impact carbone de nos courriels. Même si l'ébriété nuit en la matière comme dans d'autres, il invite à relativiser cet impact et à s'attaquer aux gaspillages réels : l'obsolescence programmée des matériels et l'usage immodéré des vidéos.

L’empreinte carbone présumée gigantesque des courriels est un sujet traité fréquemment dans les médias, mais souvent de manière exagérée ou même erronée.

Selon eux (et même selon la ministre française de la Transition énergétique), réduire la quantité de courriels envoyés et les effacer serait des mesures importantes pour réduire notre empreinte carbone.

L’impact des services numériques (regarder des films et des séries en continu, écouter de la musique, envoyer des courriels, faire des rencontres en visioconférence, etc.) est bel et bien réel et en croissance depuis plusieurs années. Le secteur des technologies de l’information et de la communication (TIC) représente 2,1-3,9 % des émissions mondialesannuelles de gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique. Cependant, l’empreinte carbone exagérée des courriels est trompeuse vis-à-vis d’autres leviers d’action qui permettraient de réduire substantiellement l’impact des utilisateurs associés aux TIC.

En tant que chercheurs travaillant sur la quantification des émissions de GES anthropiques, dont celles provenant de l’utilisation des TIC, nous pensons qu’il est important de déboulonner ce mythe, qui perdure depuis plusieurs années, afin que nous puissions nous concentrer sur la réduction des sources les plus importantes de GES dans le secteur des TIC.

L’origine de la popularité de l’empreinte carbone des courriels

Avant d’entrer dans le vif du sujet, il convient de comprendre l’origine des premiers chiffres ventilés par les médias à propos de l’impact de courriels.

L’idée qu’envoyer moins de courriels permettrait de réduire une quantité importante de GES a été popularisée par Mike Berners-Lee dans son livre How Bad Are Bananas ? The Carbon Footprint of Everything, publié en 2010.

Par ailleurs, dans une déclaration pour le Financial Times en 2020, Mike Berners-Lee s’est montré prudent par rapport à l’interprétation de ses calculs. Il a déclaré que ses estimations étaient utiles pour lancer des conversations plus larges, mais qu’il était essentiel de mettre l’accent sur des questions plus importantes liées aux TIC.

Envoyer moins ou supprimer des courriels n’est qu’un geste symbolique

Que se passerait-il si nous décidions d’envoyer significativement moins de courriels ou encore de supprimer nos courriels qui ne sont plus utiles ? À part libérer un peu de place dans les serveurs qui les hébergent, rien ne laisse croire que cela pourrait réduire de manière importante la consommation énergétique des infrastructures numériques. Voici pourquoi :

1) Les systèmes de stockage et de transmission de données numériques fonctionnent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 avec une consommation d’énergie de base plus ou moins constante, même lorsqu’ils ne sont pas sollicités. En effet, les réseaux sont dimensionnés pour faire face aux demandes de pointe. Que le courriel soit envoyé ou pas, les réseaux utiliseront à peu près la même quantité d’énergie.

2) Il est vrai qu’une quantité incroyable de pourriels (122 milliards en 2022) et de courriels authentiques (22 milliards) sont envoyés par jour. Même si ces chiffres semblent inquiétants, l’échange de courriels ne représente que 1 % du trafic Internet. À titre de comparaison, les services de vidéo représentent environ 82 % du trafic Internet et pourraient encore augmenter dans les années à venir.

3) Sachant que 85 % du trafic des courriels sont en fait des pourriels, envoyer moins de courriels à l’échelle individuelle a une influence limitée pour diminuer la quantité de courriels qui circulent sur le web.

4) Que le courriel soit envoyé ou pas, nos ordinateurs et routeurs seront toujours allumés. La consommation d’électricité associée aux appareils électroniques sera donc plus ou moins toujours la même. Il est très rare que nous allumions un ordinateur uniquement pour envoyer un courriel.

5) L’impact associé à l’utilisation des centres de données et les réseaux de transmission est extrêmement faible lors de l’envoi des courriels. Pour avoir un ordre d’idée, parcourir 1 km avec une voiture compacte émet autant de GES que l’électricité utilisée pour transférer et stocker 3 500 courriels de 5 Mo. Un autre exemple, l’électricité nécessaire pour chauffer une tasse de thé dans une bouilloire consomme autant d’électricité que le transfert et le stockage de 1 500 courriels d’un Mo.

6) Dépendamment du temps nécessaire pour trier et effacer des courriels, l’empreinte carbone de l’utilisation de l’ordinateur et l’impact imputé à sa fabrication peuvent être plus importants que ce qu’on pourrait éventuellement réduire en les supprimant. Par exemple, effacer 1 000 courriels aurait un bénéfice carbone d’environ 5 g d’éq. CO2. En se basant sur le bouquet électrique de la province de l’Alberta (électricité très carbonée), l’impact d’utiliser un ordinateur portable pour 30 minutes émet 28 g d’éq. CO2 (fabrication + électricité). Dans un contexte québécois (électricité bas carbone), ce chiffre baisse à 5 g d’éq. CO2. En résumé, supprimer manuellement ses courriels peut entraîner plus d’impact que de simplement les stocker, puisque cela représente du temps passé devant l’ordinateur.

Comment réduire l’empreinte carbone de nos courriels ?

Pour quantifier l’empreinte carbone d’un courriel, il faut prendre en compte l’ensemble des étapes impliquées dans son cycle de vie ; depuis l’écriture jusqu’à la réception et lecture de courriels.

L’empreinte carbone des courriels est principalement associée à la fabrication des appareils électroniques qui sont utilisés pour les écrire et les lire (environ 70-90 %). La phase d’utilisation gagne de l’importance, et peut être même supérieure à la fabrication, lorsque l’électricité utilisée pour alimenter les appareils électroniques est majoritairement produite à partir de combustibles fossiles (comme en Alberta).

La meilleure manière de réduire l’empreinte carbone des courriels consiste à allonger la durée de vie des appareils électroniques et à utiliser ceux moins gourmands en électricité.

Choisissons nos batailles

Il s’avère ainsi plus judicieux de concentrer notre temps et notre énergie dans des actions qui sont vraiment efficaces pour réduire notre empreinte carbone associée à l’utilisation de services numériques (acheter moins de produits électroniques et surtout prolonger leur durée de vie) et à d’autres activités quotidiennes à fort impact (transport, alimentation et le chauffage).

En somme, vous pouvez supprimer vos courriels pour gagner de la place de stockage ou pour trouver ce que vous cherchez plus rapidement… mais pas nécessairement pour sauver la planète !

 

Lire la suite

Les migrants ne sont pas rationnels

30 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Les fascistes et la Droite colportent l'idée que les migrants analysent la situation des pays où ils veulent se rendre en privilégiant les pays les plus accueillants. En surfant sur les réseaux sociaux, ils choisiraient les pays les plus hospitaliers. La réponse serait donc claire : de Le PEN à DARMANIN en passant par SARKOZY, il suffit de réduire la "qualité" du service rendu aux migrants pour qu'ils décident rationnellement de se détourner des pays les moins hospitaliers. On ferme des centres d'accueil, on renvoie  les migrants chez eux, ou dans des pays africains complices comme le Rwanda pour le Royaume Uni ou le Danemark, etc. Si on fait cela, il n'y aura pas l'appel d'air que constituerait une politique d'accueil humaniste.

Or, comme le détaille Anne CHEMIN dans le Monde, les études internationales montrent que ces imbéciles de migrants ne sont pas rationnels comme on voudrait qu'ils le soient. D'abord, ce qui compte le plus, c'est ce qui pousse les migrants à partir (troubles politiques, religieux, climatiques, etc.) : il n'y a pas d'effet d'attirance pour les bénéfices sociaux comparés de tel ou tel pays d'accueil . De toutes façons, tous sont pris de la même frénésie d'inhospitalité et de refoulement. 

A l'inverse, aucune politique de régularisation n'a eu d'effet incitatif sur les départs des migrants depuis le début des années 1980.

Ce qui compte dans leurs choix, c'est 1/ la possibilité d'accéder à un emploi et 2/ l'existence d'une diaspora, d'une communauté d'origine qui est susceptible d'aider l'intégration. Ces diasporas constituent un réseau d'entraide indispensable pour trouver rapidement un emploi. C'est ainsi que les latino-américains continuent de viser l'Espagne ou le Portugal et que les africains visent la FRANCE compte-tenu des compatriotes déjà présents et de la connaissance de la langue. 

Paradoxalement, note LE MONDE, les obstacles à l'immigration incitent les migrants présents dans le pays d'accueil à s'installer durablement car la difficulté croissante d'obtenir des visas fixe les étrangers sur le sol du pays d'accueil pour éviter de se retrouver coincés dans leurs pays d'origine si ils y retournent.

Quand l'idéologie nauséabonde du "grand remplacement" supplante la réflexion scientifique sur les ressorts de la migration, rien de bon ne peut survenir. 

Les migrants ne sont pas rationnels
Photo de nypl sur Unsplash
Lire la suite

Agriculture et gestion de l'eau

29 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Dans la revue SESAME, le président de l'autorité environnementale (Ae), M. Philippe LEDENVIC, présente sa vision des résultats des politiques présentées comme agro-écologistes depuis le début des années 2000. Son constat est sans appel. Son article est ici. J'en extrais deux paragraphes au moment où fort heureusement la Cour de Justice de l'Union européenne rappelle à la FRANCE qu'elle doit appliquer la réglementation sur les néonicotinoïdes. Mais les déclarations du Ministre de l'agriculture sont claires : on va aider financièrement les betteraviers qui - les années précédentes - ont gagné des fortunes à exporter leurs betteraves en désertifiant les campagnes, les aider pour ne pas avoir cherché depuis des années à trouver des alternatives sérieuses au déclin des abeilles : Le pollueur aidé par les pouvoirs publics pour devoir ne plus pouvoir polluer. Exactement l'inverse du principe "pollueur-payeur"...

L’Ae n’a pu que constater, au vu des évaluations qu’elle a produites pour tous ces plans et programmes, que la plupart des outils conçus pour remédier aux impacts négatifs des activités agricoles ne présentent pas d’effets tangibles (Ae, Rapport annuel 2021). Le plus souvent, leurs dispositions sont uniquement incitatives, rarement prescriptives et sans objectifs environnementaux. Soit les bilans démontrent l’inefficacité des plans précédents, soit ils n’existent pas. Les nouveaux plans et projets ne sont ainsi pas alimentés par un retour d’expérience précis.

Compte tenu de ces constats, l’avenir de l’agriculture tel que le projettent tous ces plans est un mirage. Ils donnent à tort l’illusion de la viabilité à des modèles d’ores et déjà contraints par certaines limites physiques et ils en retardent l’adaptation. Faute d’inviter fermement à la transition, ces exercices de planification enferment l’agriculture dans une impasse climatique en croyant la protéger, bien loin des ambitions européennes, et l’exposent à des conflits d’usage de l’eau comme des sols. Cela est vrai pour l’agriculture, mais aussi pour d’autres secteurs, ce qui a amené l’Ae à conclure que, plus généralement, la transition écologique n’était pas amorcée.

Lire la suite

Betteraves à sucre

28 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Les champs de betteraves à sucre ont été le paysage agricole de mon enfance. A perte de vue, des centaines d'hectares et à l'automne ces marées de camions et de tracteurs les conduisant aux sucreries qui se méfiaient des bombes non exposées de la guerre 14-18 que les charrues font remonter malgré le temps qui passe. Des sucreries pour la plupart fermées dans un élan de concentration ininterrompu. Des fermes devenues gigantesques (en-dessous de 150 hectare, tu as loupé ta vie...) où l'on exploite des terres à vingt ou trente kilomètres de chez soi. Et des agriculteurs devenus des traders pour vendre à terme leur production sur les marchés mondiaux...  Infonature revient sur leurs cris d'orfraie parce qu'on leur interdit de continuer à tuer les abeilles.

Bande de brutes !

Voyez comme ils sont mignons, les chefs à plumes de la FNSEA. Dans un communiqué, les dirigeants du premier syndicat agricole mettent le gouvernement en garde contre les conséquences d’une décision de justice « si elle venait à être appliquée brutalement ».
 
Voici l’histoire : en 2016, la loi « de reconquête de la biodiversité » interdit à partir de septembre 2018 l’usage des insecticides néonicotinoïdes, que tous les scientifiques jugent destructeurs pour les insectes pollinisateurs abeilles en tête, et délétères pour la santé humaine. Un préavis de deux ans, voilà qui n’est pas excessivement « brutal » ! D’autant que cette loi transcrit en droit français un règlement européen qui date… de 2009 ! On a déjà vu des brutes plus féroces…
 
Bref, en 2018, neuf ans après la première décision, les néonicotinoïdes sont proscrits. Et ce, quel que soit leur mode d’utilisation : par pulvérisation sur les plants, ou par enrobage des semences.
 
En neuf ans, les betteraviers industriels du nord de la France, les ministres de l’agriculture successifs, ont-ils organisé la transition ? Prévu et testé des alternatives aux néonicotinoïdes ? Repensé leur modèle économique ? Pas le moins du monde.
 
C’est qu’ils avaient, les gros malins, une botte secrète : le règlement européen, dans sa grande « brutalité », prévoit qu’un Etat-membre peut déroger à cette interdiction dans de circonstances exceptionnelles, en cas de menace avérée sur une culture, et pour une durée maximale de 120 jours par an.
 
Dès 2020 donc, une nouvelle loi ré-autorise pour trois ans l’utilisation des néonicotinoïdes dans les champs de betterave, au motif que cette année-là, le virus de la jaunisse de la betterave, transmis par des pucerons, aurait menacé la récolte. Cette dérogation est reconduite chaque année, alors même que la supposée menace a totalement disparu. Et les nécro-agriculteurs se sont donc à nouveau précipités sur les semences enrobées de néonicotinoïdes, sans se poser la question de la « brutalité » d’un tel comportement pour les insectes ou pour la santé.
 
De l’autre côté de la frontière, leurs collègues belges ont fait pareil, mais il s’est trouvé un apiculteur et des associations naturalistes pour se demander s’il était bien conforme au règlement d’utiliser ces substances à titre préventif (en enrobant les semences), sans qu’une menace avérée soit prouvée. La Cour de justice de l’union européenne (CJUE) vient de leur répondre très clairement : c’est non. L’arrêt de la Cour, long et détaillé, peut être résumé en une phrase : on peut se foutre du monde et se croire au-dessus des lois, mais il y a des limites…
 
Entre-temps les Belges ont renoncé aux dérogations, mais la France s’apprêtait à y recourir à nouveau pour 2023, alors que rien ne le justifie.
 
Pour cette fois, les communiqués larmoyants de la FNSEA et des betteraviers auront été vains : le ministre de l’agriculture – une brute épaisse, assurément- a annoncé que la France renonce finalement aux dérogations. Quatorze ans après le règlement de 2009 !
 
Vains ? Pas tout à fait : ils auront au moins permis aux agro-industriels d’obtenir en contrepartie des garanties sonnantes et trébuchantes…
Lire la suite

DIX NEUF et MARIAS, des adjoints aux bains !

20 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

Premier adjoint d'ANNECY, grand messager de l'écologie et consultant ès bonnes pratiques environnementales, voici une photo de Benjamin MARIAS dans un spa en plein air en plein hiver qui mérite d'être publiée. Bel exemple de gaspillage énergétique auquel il participe avec un grand sourire.

Parce qu'au lieu de travailler pour faire fonctionner la Ville, et se réfugier derrière l'absence d'embauche de technicien pour ne pas faire son travail d'élu (lire ici), il préfère donner crédit au greenwashing d'installations faussement écologiques. Avec son compère Samuel DIX-NEUF, le premier adjoint de la mairie écolo d'ANNECY vient ainsi donner du crédit à une installation climaticide. On appréciera le bonnet sur la tête de Monsieur DIX-NEUF à sa juste valeur du gaspillage énergétique pour chauffer l'eau du bain de Monsieur.

En tous cas, le personnel municipal appréciera l'image d'un premier adjoint aux bains, tout sourire ; alors que la collectivité de travail sombre dans la dépression collective. Comment j'avais dit déjà à propos de Mme LAFARIE et de M. OSTERNAUD ? Méprisants, c'est bien cela ?  

DIX NEUF et MARIAS, des adjoints aux bains !
Lire la suite

in memoriam, jour de grève interprofessionnelle

18 Janvier 2023 , Rédigé par Thierry BILLET

En mai 1968, mon père avait 34 ans. Il travaillait depuis ses 14 ans, au sortir de l'école primaire, après le certificat d'étude. C'était comme ça. Il est mort en 1981 juste avant l'élection de François MITTERRAND. En 68, ses collègues l'avaient désigné délégué syndical. C'était la CGT. Et c'était lui qui avait la plus grande ancienneté au regard de son âge. Il n'était pas le plus bête non plus et son calme rassurait ses collègues et permettait de discuter avec la direction. Mon père est mort à 47 ans juste après avoir suivi des cours pour devenir agent de maîtrise. Il était "coloriste". Il manipulait tous les jours des peintures qu'il fallait mélanger pour atteindre la teinte souhaitée par les clients de son usine, la PROSPA. Il est mort d'une forme de cancer du sang; à l'époque on ne pensait pas de suite aux cancers professionnels.

En sa mémoire et celle de tous les autres qui n'atteindront jamais les 64 ans que MACRON et la Droite veulent imposer, j'irai manifester ce jeudi 19 janvier.

Parce que derrière les statistiques, il y a des hommes et des femmes; ceux que le même MACRON a encensé parce qu'ils ont tenu alors que nous étions en télétravail à l'abri; ceux de la seconde ligne de front comme il disait et qu'il a oubliés.

Ceux que la DARES a défini ainsi :

En France, hors professions médicales, ce sont ainsi 4,6 millions de salariés du secteur privé, appartenant à 17 professions, qui ont continué à travailler sur site durant la crise sanitaire pour continuer à apporter à la population les services indispensables à la vie quotidienne, avec un risque potentiel d’exposition au Covid-19.

Indépendamment de leur exposition possible et des difficultés rencontrées pendant la crise sanitaire, ces travailleurs « de la deuxième ligne » souffrent d’un déficit global de qualité de l’emploi et du travail, observable avant la crise à partir d’un ensemble de sources statistiques concernant six dimensions : salaires et rémunérations ; conditions d’emploi ; conditions de travail ; horaires et conciliation vie familiale-vie professionnelle ; formation et trajectoires professionnelles ; dialogue social.

En moyenne, ces travailleurs sont deux fois plus souvent en contrat courts que l’ensemble des salariés du privé, perçoivent des salaires inférieurs de 30 % environ, ont de faibles durées de travail hebdomadaires (sauf les conducteurs), connaissent plus souvent le chômage et ont peu d’opportunités de carrière. Ils travaillent dans des conditions difficiles, sont exposés plus fréquemment à des risques professionnels et ont deux fois plus de risque d’accident mais ne montrent guère plus d’insatisfaction que les autres salariés du privé et possèdent par ailleurs un fort sentiment d’utilité de leur travail, même avant la crise sanitaire.

 

 
Lire la suite